Urgence de Trois-Pistoles : le milieu compte accentuer la pression
Plus de 150 personnes se sont réunies à l’École secondaire de Trois-Pistoles, le 8 mai, afin de participer à une assemblée citoyenne portant sur la fermeture potentielle de l’urgence de l’hôpital de Trois-Pistoles en soirée et durant la nuit. Fort de cette mobilisation, un comité d’une trentaine de citoyennes et citoyens a été formé.
Le milieu des Basques souhaite ainsi passer à la deuxième vitesse pour se faire entendre. Le mandat du comité sera d’accentuer la pression sur le gouvernement et lui faire comprendre clairement que la seule bonne décision est de garder l’urgence ouverte.
Philippe Guilbert, maire de Trois-Pistoles, s’est réjoui de la réponse de la population, un soir de semaine. Les gens présents venaient d’un peu partout dans Les Basques et représentaient tous les groupes d’âge, a-t-il observé, preuve que la mobilisation ne s’essouffle pas.
«C’est un sujet qui touche les gens directement, qu’ils soient en santé ou non. Tout le monde est concerné par les enjeux de santé», a-t-il mentionné.
La population des Basques est plongée dans un climat d’incertitude et d’angoisse qui ne se résorbe pas depuis le mois de février. Il avait alors été confirmé que la fermeture potentielle de l’urgence, entre 20 h et 8 h la semaine et entre 16 h et 8 h la fin de semaine, faisait partie des scénarios présentés par le CISSS du Bas-Saint-Laurent à Santé Québec afin de revenir à l’équilibre budgétaire.
Or, plus de six semaines après le dépôt du budget provincial, la lumière n’a pas encore été faite dans ce dossier. Les citoyens et travailleurs de la santé urgent Québec de mettre fin au suspense et de statuer sur l’avenir de l’urgence.
«Les gens sont scandalisés, a soutenu Philippe Guilbert. Ils ne comprennent pas que ces décisions-là puissent se prendre et même être envisagées. C’est incompréhensible pour eux.»
«Ils veulent des réponses. Ils n’attendent que ça, et ils espèrent que la mesure qui concerne l’urgence ne sera pas retenue. Mais si c’est le cas, ils seront prêts à se battre.»
Jeudi soir, la Dre Émilie Pelletier, directrice du Groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U) de Trois-Pistoles, a rappelé que les conséquences de la fermeture seraient majeures pour la population, mais aussi sur l’entièreté de l’organisation des soins.
«Il faut que le gouvernement et Santé Québec comprennent que ça représente beaucoup plus que l’urgence, on perdrait beaucoup de médecins, on se retrouverait avec des patients orphelins nombreux. Il y aurait une réaction en chaine et ça pourrait être catastrophique», a énuméré le maire de Trois-Pistoles. «Les économies que ça apporterait ne sont pas à la mesure des conséquences potentielles», a-t-il ajouté.
Le nouveau comité formé de citoyens se réunira prochainement afin de développer d’autres actions de mobilisation permettant à la population de se faire entendre. La Ville de Trois-Pistoles, en communication avec les partis d’opposition, confirme aussi travailler sur différentes actions, même au niveau politiques.
«On n’a pas du tout terminé cette bataille-là, alors si les gens au gouvernement et chez Santé Québec pensaient que le temps qui s’écoule allait nous fatiguer, ils ont complètement tort.»
À la mi-avril, les élus pistolois avaient soutenu qu’ils n’allaient pas hésiter à enclencher des démarches judiciaires, si le scénario craint venait à se concrétiser.
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