Traverse : Québec refuse d’étudier le projet de loi privé de la Ville de Rivière-du-Loup
Québec n’étudiera pas le projet de loi privé concernant le maintien de la traverse au quai de la Pointe qui a été déposé en mai dernier à l’Assemblée nationale par la Ville de Rivière-du-Loup. Cette dernière croit que la Coalition avenir Québec «se moque ouvertement» de sa population.
«La décision concernant la traverse a été rendue publique en décembre dernier et vise à assurer la pérennité de la traverse et la capacité de payer des citoyens», a indiqué l’attaché de presse du ministère de la Justice, Julien Garon, dans une réponse acheminée par courriel le 5 juin.
La Ville de Rivière-du-Loup se désole que le gouvernement de François Legault refuse de rendre publiques les informations ayant mené à la décision du déménagement de la traverse vers Cacouna. Elle dénonce «la loi du silence» dans ce dossier.
Le projet de loi privé avait été déposé par la Ville à l’Assemblée nationale le 7 mai, en collaboration avec le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. L’objectif de cette démarche était de permettre à la Ville d’obtenir des pouvoirs qui lui auraient permis de consulter les documents et études qui justifient la relocalisation du lien maritime vers Cacouna dès 2028.
«On essaie de nous rentrer dans la gorge l’idée que le Saaremaa I est la huitième merveille du monde, que le déménagement de notre traverse va faire économiser par magie des millions aux Québécois et qu’on doit accepter ça sans poser de questions, dénonce le maire Mario Bastille. Si la démonstration avait été faite publiquement, je serais le premier à me rallier mais, dans un contexte où le gouvernement de la CAQ fait face à des scandales financiers, et où la Société des traversiers du Québec est abonnée aux écueils et aux avaries, la confiance est à zéro. Le doute subsiste. À qui profite vraiment ce déménagement? Pourquoi tant de cachotteries?»
Au cours des prochains jours, la Ville de Rivière-du-Loup analysera les options qui s’offrent à elle pour obtenir les réponses que méritent les Louperivois et les gens de la région.
Selon les estimations du gouvernement du Québec dévoilées en décembre 2024, le maintien de la traverse à Rivière-du-Loup aurait engendré des couts de 665 M$, comparativement à 170,5 M$ pour Cacouna.
Les travaux de mise en place des infrastructures maritimes temporaires permettant d’accueillir le service de traversier au port de Gros-Cacouna nécessiteront un budget frôlant 34 M$, d’après la Société québécoise des infrastructures. Cela représente plus du tiers du budget maximal de 90 M$ alloué pour l’ensemble du projet.
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