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Victor-Lévy Beaulieu, un écrivain à l’œuvre colossale

durée 10 juin 2025 | 14h47
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Monument de la littérature à travers la francophonie, Victor-Lévy Beaulieu a fait rayonner la culture et la langue du Québec bien au-delà de ses frontières. L’écrivain, éditeur et scénariste bien connu s’est éteint le 8 juin à Notre-Dame-des-Neiges, au Bas-Saint-Laurent, laissant derrière lui une œuvre démesurée. Il avait 79 ans.

    Né le 2 septembre 1945 à Saint-Paul-de-la-Croix, Victor-Lévy Beaulieu était reconnu pour son amour de la politique, de la langue française et sa passion pour l’indépendance du Québec. Indépendantiste convaincu, il a maintes fois défendu cette idée avec verve sur différentes tribunes.

    «C’est un grand monument local, régional, provincial et pour toute la francophonie que nous avons perdu en littérature. L’accent québécois était mis au centre de tout cela», souligne le directeur général de Notre-Dame-des-Neiges et auteur publié aux Éditions Trois-Pistoles, Dany Larrivée.

    Ce dernier a rendu hommage à un intellectuel au savoir presque encyclopédique et à la curiosité insatiable. «Je pense que VLB a vécu trois vies en une. Il ne s’est pas privé pour foncer et découvrir.» Victor-Lévy Beaulieu allait célébrer ses 80 ans le 2 septembre.

    L’écrivain, dramaturge et polémiste est indissociable de l’identité de Trois-Pistoles, une ville de légendes, de littérature et de contes. «Je me souviens, adolescent, quand j’étais au secondaire dans les années 1990, on voyait VLB passer partout avec sa belle voiture ancienne. Le Caveau-théâtre a fait vivre Trois-Pistoles pendant presque 20 ans. Ça bougeait, et je pense qu’on lui doit beaucoup», complète Dany Larrivée.

    L’auteur avait changé son prénom en y ajoutant «Victor», en hommage au poète Victor Hugo, à qui il devait son amour pour la littérature. Il s’intéressait aux grands auteurs de toutes les origines : Tolstoï, Twain, Kérouac, Melville, Voltaire, Hugo, Nietzsche (à qui il a consacré un ouvrage de 1 392 pages).

    En 2018, Victor-Lévy Beaulieu a reçu le titre de Compagnon des arts et des lettres du Québec pour son œuvre. «Je pense que c’est un écrivain majeur de la littérature québécoise. C’est quelqu’un qui a beaucoup écrit, c’est même une sorte d’homme bibliothèque», explique le professeur en littérature à l’Université du Québec à Rimouski, Claude La Charité.

    LA DÉMESURE DE L'ARTISTE

    Victor-Lévy Beaulieu a écrit et publié plus de 90 titres. Romans, téléromans, théâtre, essais, deux maisons d’édition (VLB Éditeur et les Éditions Trois-Pistoles), Caveau-théâtre, l’Atelier de l’homme-cheval, ses projets se sont autant accumulés que ses écrits.

    «C’est quelqu’un qui est difficile à résumer parce qu’il a fait tellement de choses. Il y a un mot qui qualifie bien Victor-Lévy Beaulieu, c’est la démesure. La démesure de son œuvre, mais aussi de son énergie débordante», ajoute Claude La Charité.

    Victor-Lévy Beaulieu a consacré deux volumes d’anthologie de contes et de légendes au Bas-Saint-Laurent. «Il aimait dire que c’est la région qui a inventé la littérature québécoise […] C’est vrai que beaucoup d’écrivains importants au début de la littérature québécoise au 19e siècle sont nés au Bas-Saint-Laurent et l’ont mis en scène dans leur œuvre.»

    Ses téléromans «L’Héritage» et «Bouscotte» ont attiré l’attention de tout le Québec sur Trois-Pistoles et sur la région. Il avait aussi tenté de s’impliquer en politique en tant que candidat indépendant et indépendantiste, en 2008, dans la circonscription de Rivière-du-Loup. Quelques mois auparavant, dans un geste d’éclat, il avait menacé de brûler l’ensemble de sa production devant l’indifférence de la population du Québec à propos de l’indépendance.

    En 2022, il a dû renoncer au grand Prix de la langue française, parce qu’il ne pouvait pas se rendre à Brive, en France afin de le recevoir en personne, pour des raisons de santé. Cette distinction est remise chaque année par un jury parrainé par les Académies française et Goncourt à l’écrivain qui, par son œuvre, contribue de façon exceptionnelle à l’épanouissement de la langue française.

    Sa contribution au milieu culturel québécois a été reconnue par une multitude de prix et de reconnaissances, dont le Prix du gouverneur général, trois prix Gémeaux, le prix Athanase-David et le prix Gilles-Corbeil.

    Sa contribution au milieu culturel québécois a été reconnue par une multitude de prix et de reconnaissances, dont le Prix du gouverneur général, trois prix Gémeaux, le prix Athanase-David et le prix Gilles-Corbeil.

    PERTE IMMENSE

    Nicolas Falcimaigne, qui a collaboré avec Victor-Lévy Beaulieu aux Éditions Trois-Pistoles pendant plusieurs années en tant que compagnon à la relève, a rendu hommage son mentor. «Je garde le souvenir d’un être attachant, toujours plein d’histoires abracadabrantes. Il suffisait de lui poser une question et il était lancé sur des anecdotes incroyables, d’une vie richissime. L’assaisonnement de la vie n’a pas été réparti équitablement, on dirait qu’il a ramassé la chaudière au complet», image-t-il.

    Nicolas Falcimaigne se rappelle la grande générosité de l’écrivain pistolois envers le public et son milieu. Victor-Lévy Beaulieu a développé un théâtre à bout de bras et il a emmené de nombreux autres auteurs dans son sillage, grâce à ses deux maisons d’édition. «Il lui manquait l’appui des acteurs locaux. C’est quelque chose de regrettable. On dirait qu’au Québec, on attend que les gens meurent avant de s’en occuper. Il a été laissé à lui-même avec ses projets qu’il voulait apporter au milieu», précise M. Falcimaigne. Ce dernier rapporte une perte immense pour la région, mais aussi pour toute la francophonie.

    Selon lui, l’apport de VLB à Trois-Pistoles se compare à une vague de fond qui est sous-estimée. «Maintenant qu’il est passé de l’autre côté du rideau, on va peut-être enfin le reconnaître […] Il nous en a laissé beaucoup à lire, et on n’a pas fini…»

    Sur les réseaux sociaux, il lui a laissé un message bien senti. «Tu auras évité les aurevoirs, mais tu resteras vif dans les mémoires. Toasté des deux bords. Merci pour ta généreuse et monumentale contribution à notre humanité. Ton mot préféré était recueillement. Commençons par cela.»

    » À lire aussi : 

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