De la moule zébrée détectée dans cinq lacs du Bas-Saint-Laurent
À la suite de la découverte de moules zébrées au lac Témiscouata à la fin de l’été 2022, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et ses partenaires régionaux ont inspecté une vingtaine de plans d’eau en 2023 et 2024. Des véligères (larves) ont été décelées dans quatre plans d’eau de la région. La moule zébrée est considérée comme établie dans les lacs Jerry, Saint-Jean, des Aigles, et le Grand lac Squatec.
À noter que le Petit lac Saint-Mathieu et le lac Saint-Mathieu sont à valider. Des investigations supplémentaires seront réalisées en 2025, selon le MELCCFP. Les résultats des analyses d'ADN environnemental ont révélé la présence d'ADN de moule zébrée dans 10 lacs du Bas-Saint-Laurent.
Par ailleurs, quatre plans d'eau sont considérés comme suspects, c’est-à-dire que des signes de présence potentielle ont été détectés, soit les lacs Mitis, Matapédia, Huron, et le Petit lac Touladi. Bien qu'aucune moule zébrée adulte n'ait été observée dans ces plans d'eau, la présence de larves en suspension confirme que des individus adultes sont présents et en mesure de se reproduire.
Pour mener cette inspection, le ministère a employé diverses méthodes, dans le cadre de son programme de surveillance, soit l’inspection visuelle, l'analyse d'ADN environnemental et l'analyse des communautés de zooplancton.
Sur les 22 lacs inspectés par le MELCCFP, 12 sont considérés comme propices, soit les lacs Beau, Casault, Causapscal, Huit Mille, Humqui, Long, Lunettes, Mistigougèche, Prime, le Grand lac Neigette, le Petit lac Squatec et le Grand lac Touladi.
«La situation au Bas-Saint-Laurent illustre la facilité avec laquelle la moule zébrée ou toute autre espèce exotique envahissante aquatique peuvent passer inaperçues et circuler d'un plan d'eau à un autre dans l'eau résiduelle ou en s'accrochant sur des embarcations ou du matériel nautique mal nettoyés. 91Porn fois une espèce exotique envahissante établie dans un plan d'eau, il est difficile, voire impossible, de l'éradiquer, car elle se multiplie très rapidement», explique le MELCCFP, par communiqué de presse.
Depuis que la moule zébrée a été détectée au lac Témiscouata, les densités moyennes d'individus observées sont passées de 150 individus par mètre carré en 2022 à des densités allant jusqu'à 20 000 individus par mètre carré en 2024, rapporte le MELCCFP.
La meilleure mesure de prévention demeure le nettoyage des embarcations et de tout matériel entrant en contact avec l'eau en suivant la séquence «nettoyez, videz, séchez». La collaboration des citoyens est sollicitée pour signaler toute observation de cette espèce afin de mieux répertorier sa présence dans les lacs du Québec.
La présence de la moule zébrée dans les lacs du Québec entraine de nombreux effets négatifs: la prolifération des plantes aquatiques et augmentation de la probabilité de floraison de cyanobactéries; diminution du phytoplancton, ce qui réduit la nourriture pour les poissons; mortalité de mollusques indigènes qui offrent plusieurs bénéfices pour le lac; diminution de la survie des œufs de poissons dans les zones de frai; encrassement des quais, barrages, prises d'eau et autres infrastructures fixes.
La moule zébrée est un mollusque de moins de 4 centimètres reconnaissable par sa forme triangulaire et ses rayures. Elle se fixe sur des structures comme les roches, les bouts de branches, la végétation, les quais ou la coque des bateaux, contrairement aux moules d'eau douce indigènes, qui s'enfouissent dans le sable ou la vase. Les citoyens peuvent signaler leurs observations au Ministère par courriel ou par téléphone : [email protected] ou au 1 877 346-6763.
Lorsque cela est possible, la mention doit être accompagnée des coordonnées géographiques du lieu et d'une photo claire du spécimen.
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